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QUAND L'ART ET L'HISTOIRE SE RENCONTRENT...L'exemple des vapeurs espagnols, dessin d'André Dauchez

Dernière mise à jour : 6 févr. 2021

A la fin du mois d’août 2018, rendant visite à Stéphane Brugal qui tient une galerie de d’art à Pont l’Abbé, je découvris un lot important de très beaux dessins d’André Dauchez et un en particulier attira mon attention. J’avais reconnu de suite que le dessin représentait l’anse de Penfoul et sa rive bénodétoise. On y voyait nettement les cheminées de 3 navires remontés bien en haut de la grève. En bas à droite du dessin l’artiste avait écrit « vapeurs espagnols 38 ».


Restait à mener l'enquête. La relation semblait évidente entre l'année et la guerre d'Espagne, mais les interrogations restaient nombreuses en particulier quant aux circonstances de l'arrivée de ces bateaux en Finistère...

La découverte d'un article de Claude Péron dans le numéro 38 de la revue Cap Caval (juillet 2017) allait m'apporter l'éclairage nécessaire.

Chronologiquement le premier chalutier qui nous intéresse fut Le « Manolito » (patron Marcelino Iglesia) qui accoste au Guilvinec l’après-midi du 22 octobre, avec 57 passagers dont 29 carabiniers et 28 civils dont une femme et deux enfants. Ce chalutier à vapeur, basé à Avilès, a quitté ce port le 20 octobre. Extrait d’un article de Claude Péron « Des réfugiés espagnols républicains en pays bigouden »



Le second fut un autre chalutier, le « Hermania » qui avait remonté l’Odet avec la marée, accosté à Quimper, au quai de la rive gauche, à l’extrémité des allées de Locmaria également le 22 octobre vers 17h 30.

Le « Hermania », de 30 tonneaux de jauge, avait quitté Avilès mercredi à 9 heures du soir, tous feux éteints et à toute vitesse… Le capitaine mit alors le cap droit devant lui en direction dit-il, de l’estuaire de la Gironde… L’équipage et ses passagers qui n’avaient que deux jours de charbon et deux jours d’eau douce, étaient à bout de vivres à l’arrivée à Quimper…

Mais l’évènement le plus remarquable fut incontestablement le sauvetage des 120 passagers du chalutier du port de Gijon dans les Asturies, « le Huerta », le samedi 23 octobre 1937 alors qu’il se trouvait en perdition dans les brisants de la pointe de Penmarc’h. le 23 octobre 1937 « la Dépêche de Brest »


Le chalutier Huerta sur les rochers entre Le phare d'Eckmühl et le chapelle ND de la Joie à Penmarc'h. La Dépêche de Brest, 24 octobre 1937


« Regards » 18 novembre 1937


Mais pourquoi retrouver ces 3 chalutiers espagnols dans l'anse de Penfoul à Bénodet ?


le 30 octobre 1937, on peut lire dans « La Dépêche de Brest » que « les chalutiers espagnols hiverneront à Bénodet. Les deux chalutiers espagnols Huerta et Manolito ne pouvaient passer tout l’hiver dans les ports de Guilvinec et de Saint Pierre Penmarc’h. Aussi les a-t-on conduits à Bénodet, dans l’anse de Penfoul, mardi dernier (le 28 octobre donc). L'« Hermania, qui remonta l’Odet, est également parti les rejoindre. Trois marins espagnols assurent la garde de ces unités ».


Quand André Dauchez, le 22 septembre 1938 réalise son petit croquis sur ces bateaux espagnols, on peut aisément penser que seuls les trois premiers chalutiers cités, c’est-à-dire Huerta, Manolito et Hermania étaient échoués dans l’anse.


Extrait du journal de bord de la Grande Ourse » d’André Dauchez, en date du 22 septembre 1938.

On peut lire : "Belle matinée. dessin commencé à Kercréven sur la rivière et croquis de 3 vapeurs espagnols désarmés dans Penfoul".


Remerciements à Stéphane Brugal et Olivier Dauchez

Pour aller encore plus loin :

la totalité de l’article de Claude Péron dans Cap Caval

une excellente vidéo réalisée par Jean-Pierre Durand sur le sauvetage héroïque des 120 réfugiés du Huerta.

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