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LOUIS NICOLAS, JEUNE INSTIT' et FIGURE DE LA RESISTANCE

Dernière mise à jour : 6 févr. 2021


Louis est né le 19 août 1922, rue de l'église à Bénodet dans la maison où vivaient son père Charles qui y exerçait le métier de serrurier-forgeron, sa mère Anne-Marie née Héloret et son frère aîné Charles. Scolarité à l'école communale toute proche.

2 août 1933. Louis (en tenue de marin) n'a pas encore 11 ans et avec ses 4 autres camarades, il vient de décrocher le certificat d'études dans la classe de Mr Perros, qui sera du 14 octobre 1944 au 18 mai 1945 le Président de la délégation spéciale mise en place à la Libération.

La promotion "Anastasie" (1939-1942) de l'Ecole Normale de garçons. Ce nom a été choisi en raison de la censure instituée pour cause de guerre, cette guerre qui dirigea presque tous ces instituteurs vers le Maquis. Aucun d'entre eux ne se soumit au STO et tous choisirent la clandestinité.

Louis Nicolas est au premier rang, le second en partant de la droite.



Louis Nicolas (en haut au centre) et 4 de ses copains que l'on retrouvera avec lui dans la Résistance .En bas et à gauche, Claude Capron dont le père, Maurice, capitaine de réserve fut arrêté par la Gestapo le 9 février 1944, déporté et qui décèda au camp de Neuengamme.

" Les Capron étaient des gens du Nord, tenant une grosse Brasserie, à Douai je crois. Ils venaient en vacances à Bénodet et y sont restés quand la guerre s'est déclarée. Louis a été très lié à cette famille, qui avait un fils (Claude) et une fille (Ginette) du même âge que Louis. Ils habitaient la grande maison "Toul Mengleun", qui se trouve juste à l'entrée de la rue du Phare, avec une petite courette devant". (Yvonne Nicolas). En bas et à droite Jeannot Creff qui " était le fils du Douanier Creff (originaire de l'île de Batz) en fonction à Bénodet avant la guerre. Jeannot travaillait à l'Arsenal de Brest.

Il était marié à Guiguitte Nédélec (qui habitait une toute petite maison au fond de l'Allée des Hortensias (derrière l'hôtel Cuzon)." (Yvonne Nicolas).

En haut à gauche Norbert Duigou qui était le fils de M. Duigou , instituteur en poste à l'école de garçons de Bénodet.

En haut à droite Yvon Monfort le boulanger du bas du bourg bien connu.





Mais aussi Roger Cuzon (à gauche) fils de Jean et Marie de l'hôtel du phare, très croyant et qui devint ensuite Jésuite, et Henri Charretour et Louis à droite de l'hôtel Bellevue à la plage. On pourrait également rajouter aussi Pierre Le Gall.

Dans le bulletin n° 44 publié par l'association Foën Izella, Louis livre ses souvenirs de la période 1940-1945. Il précise comment il fut approché en septembre 1942 par une personne de Ste Marine ce qui le décida à entrer dans le réseau "Turma Vengeance et précise-t-il "il me fut facile de réunir une douzaine de volontaire sensiblement du même âge" . Il avait (ils avaient) 20 ans ! Etant devenu instituteur en juin 1942 et après avoir effectué sa première année d'enseignant à la Forêt Fouesnant, il reçu de l'inspection académique une notification à propos du STO (service du Travail Obligatoire) qui pour lui (mais aussi pour tous ses camarades de promotion) agit comme un révélateur. le document est daté du 23 juin 1943. Louis devint donc "réfractaire".

Il échappa ensuite, de peu, à une rafle menée par l'occupant. Ayant été prévenu de l'imminence de celle-ci, il s'était organisé en conséquence, avait préparé une échelle pour descendre de sa chambre, et François Haas, son voisin "du dessus" (la rue de l'église est très pentue), ayant prévenu sa mère, il parvint à s'enfuir et avec ses copains Norbert, Roger et Claude, il gagna les bois de Gouesnac'h du côté de Prat ar Guip et Pors Meillou.

Après le débarquement de Normandie, la Résistance intérieure s'est largement organisée. Avec ses camarades de Bénodet mais aussi des communes avoisinantes, Louis appartient à la 7ème compagnie placée sous les ordres du capitaine quimpérois Bédéric.

Le 11 août 1944, les Allemands de la garnison de Bénodet décident d'abandonner le lieu pour se rendre à Concarneau. A Fouesnant c'est l'accrochage. Louis qui avait la responsabilité d'un fusil mitrailleur entend un obus allemand éclater au-dessus de la tête. "Je n'avais rien ressenti sur le coup , mais après un moment, mon attention a été attirée par une sorte de gargouillis provenant de mon pied droit : d'une déchirure de ma chaussure, s'échappait, à chaque pas, une sorte de purée rouge. Puis une pesanteur au niveau de la ceinture. J'ai machinalement tâté et retiré ma main pleine de sang". Pansé, les plaies nettoyées au lambig, transporté dans une charrette par un paysan qui ne semblait pas très ravi, il arriva route de St Evarzec où l'attendait une véritable ambulance qui le conduisit à sa demande à la clinique St Michel rue Bourg-les-Bourgs à Quimper. Le rapport du docteur Querneau (ci-dessus) atteste que les tendons du pied droit étaient plus qu'à moitié sectionnés et qu'un éclat d'obus s'était logé profondément dans le bassin. Cet éclat d'obus, Louis l'a conservé. Il poursuivra son "aventure" militaire jusqu'à la capitulation allemande le 8 mai 1945 et comme il l'écrit avec beaucoup d'humour (il n'en manquait pas !) " J'ai choisi la démobilisation; et après quelques ultimes formalités, la réintégration dans l'Education Nationale : c'est à dire un simple changement de galère".

Louis a été cité à l'ordre de la division le 9 septembre 1944 et du régiment le 5 février 1945. Il est titulaire de la croix de guerre avec étoile d'argent et avec étoile de bronze.


Louis nous a quitté en février de cette année.

remerciements sincères à Yvonne. Photos et documents : collection famille Nicolas.

Septembre 1944 au pied du Frugy et face à la place de la Résistance, les FFI de la 7ème compagnie de Clohars-Fouesnant (C), Gouesnac'h (G) et Bénodet (en gras). Louis Nicolas est au premier rang, en bas et à droite.

Le même jour, la quasi totalité des résistants de le 7ème compagnie. Près de 160 hommes, jeunes pour la plupart.


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