Rodolphe Koechlin nait à Mulhouse le 14 octobre 1847. Il se destine à l'industrie et sort de l'Ecole Centrale des Arts et Manufactures de Paris en 1869. Au moment de la conscription, il se fait remplacer mais il part en 1870 avec son remplaçant, donnant ainsi un défenseur de plus à la patrie. Ingénieur, il est promu capitaine du Génie des Mobiles du Haut Rhin et participe à la défense de Belfort sous les ordres du Colonel Denfert Rochereau. Le 30 janvier 1872, il épouse Julie-Emma Engel à Bâle. Ayant opté pour la France, sa nationalité lui interdit de séjourner plus de 24 heures consécutives en Alsace. Il fait donc chaque jour le trajet aller et retour de Bâle à Mulhouse. Il a quatre enfants durant son séjour en Suisse. Quelques années plus tard, il quitte Bâle pour prendre à Paris les fonctions d'agent général d'une firme mulhousienne (la société DMC). Il demeure dans la capitale jusqu'aux dernières années du siècle.
En 1900 il achète à Antoine Canet, négociant en tissus quimpérois, la villa de Ker Moor et s'y installe avec son épouse et deux domestiques allemandes (probablement des alsaciennes).
Un adepte du tir sportif
Il est sans doute à l'origine de la fondation en 1907 d’un comité à Bénodet, avec stand de tir installé à l’école de Perguet (Déclaration au J.O. du 30 juillet et premier concours le 2 septembre).
Voici ce que Koechlin fait valoir au préfet, qu’il sollicite pour doter le concours d’une médaille : « Bien que conformément à la circulaire sur les sociétés de tir, il n’est pas question de politique, Bénodet, noyau de républicains, appréciera certainement à sa juste valeur la faveur que vous voudrez bien lui faire » . Trois concours de tir ont lieu chaque année, en avril, août et septembre, avec participation de nombreux Quimpérois et séries réservées aux dames. « … le but de cette société et celui des concours qu’elle organise chaque année : vulgariser l’étude du tir, l’enseigner à l’école aux enfants de 10 à 14 ans, conserver chez les adultes le goût du tir, c’est-à-dire coopérer à la défense nationale » (Le Finistère du 14 août 1909
le premier concours de tir à Bénodet, organisé par la société de Perguet dont le président était M Quiniou et le trésorier M Berrou se déroula lors des fêtes du pardon de Bénodet dans les jardins de l'hôtel Pennec ("l'exiguité du stand" est évoqué par l'article de presse du "Finistère").
Rodolphe Koechlin n'aura ensuite de cesse de développer ce sport non seulement dans toutes les communes du canton, à l'exception de Clohars-Fouesnant (peut-être pas assez "Républicaine" dans sa majorité politique ?) mais également à Ergué -Gabéric, Quimper et même, entorse à la fierté Glazik, à Loctudy chez les non moins fiers bigoudens... Dans toutes ces sociétés de tir Rodolphe Koechlin occupait la fonction de co-président.
Il n'oublie pas sa région natale
Habitant en bord de mer, Rodolphe Koechlin était propriétaire d'un yacht, "l'Alsace" et d'un canot, "Mulhouse".
La reconnaissance municipale
"Il laisse un tel souvenir dans les mémoires que, 44 ans après sa mort,(en 1964 donc) le conseil municipal de Bénodet baptise de son nom une rue qui longe son ancienne propriété" .
Dans la famille Koechlin il ne faut pas oublier le fils Georges Rodolphe, un amoureux des petites bêtes : il était entomologiste, spécialiste des lépidoptères, c'est à dire des papillons. Et ça peut faire de l'effet !!!
Comme l'indique l'acte ci-dessus, Rodolphe Koechlin s'éteint "au château de Kerarmor" le 6 janvier 1920.
La propriété des Koechlin fut mise en vente en juin 1921 . La description de ce domaine tant foncier qu'immobilier nous éclaire beaucoup.
Ces renseignements précis ont permis à l'auteur de ces lignes de réaliser une cartographie des lieux.
Mais l'histoire ne s'arrête pas là pour autant... La publication d'un autre petit article sur ce même blog a attiré l'attention d'un descendant de Rodolphe Koechlin qui a eu l'extrême gentillesse de me fournir une photo de Ker Moor prise en 1918 ou 1919.
" Je vous envoie une copie de la photo prise à Ker Moor à l'occasion des fiançailles de mes grands-parents France Sauerwein et Yves Masselin. France Sauerwein était la fille de Charles Sauerwein et d'Emilie Emma Koechlin elle même fille de Rodolphe Koechlin et de Julie Emma Engel. Cette photo date de 1918 ou 1919 avant le décès de Rodolphe Koechlin à Ker Moor en 1920".
France Sauerwein, petite fille de Rodolphe Koechlin et Yves Masselin prennent la pose devant la maison familiale de Ker moor. Photo unique s'il en est.
Sincères remerciements à Marc Masselin.
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