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Photo du rédacteurRenan Clorennec

LE BOURG DE BENODET RACONTE PAR YVON COSQUER

Dernière mise à jour : 10 avr.

Dans le bulletin n°16 de l'association Foën Izella paru en octobre 2000, René Bleuzen avait recueilli les souvenirs de jeunesse d'Yvon Cosquer, souvenirs sur le bourg de Bénodet, en particulier sur les activités commerciales. Yvon avait l'époque 90 ans et la mémoire lui jouait parfois quelques petits tours, mais vraiment très petits. Il nous a semblé intéressant de reprendre ses dires et de les illustrer.


Photo d'Yvon aimablement transmise par Jacques Glémarec




Le port de Bénodet que j'ai connu dans mon enfance, était bien différent de celui que nous connaissons aujourd'hui. Bien entendu, le vaste terre-plein actuel, qui est de création récente, n'existait pas. A marée haute, l'eau arrivait à la limite des propriétés riveraines; un sentier étroit permettait cependant aux piétons de suivre la berge.


Il existait au droit de l’actuelle « voile d’or », une petite cale pour les embarcations légères, avec une rambarde de protection."


Près de l’actuelle cale d’embarquement se trouvait le local des douaniers, une petite construction en dur, couverte d’ardoises, meublée d’une table-bureau, d’un lit de repos, d’un poêle pour le chauffage. Contre ce bâtiment, une guérite en bois permettait à l’occupant de surveiller le port.


Deux autres guérites réservées au même usage se situaient , l’une à hauteur de la rue des sœurs, l’autre devant la propriété Dauchez, avec vue sur la rivière et l’anse de Penfoul".


Monsieur Caoudal était un personnage important sur le port de Bénodet. Avec ses voitures à chevaux, il assurait la liaison Bénodet-Quimper. Il faisait aussi des charrois de toute nature, par exemple du sable pris sur la plage pour les entrepreneurs du bâtiment. Enfant j’allais souvent dans les écuries de M. Caoudal et il lui arrivait de me jucher sur le dos de l’un ou l’autre de ses chevaux, pour les conduire à la baignade dans l’eau de mer près de la cale.



Un vieux bateau échoué sur la grève servait de logement à la famille le Goardet. Corentin Le Goardet avait ramené le bateau des "vire-court" où il avait fait naufrage et l'avait aménager intérieurement pour pouvoir y habiter. Les enfants dormaient dans des sortes de niches garnies de paille. Aux grandes marées, le bateau se trouvait dans l'eau et on ne pouvait y accéder à pied sec.







Vers 1920, Corentin Goardet, a fait construire une maison sur la grève, près de son bateau. Toutes les pierres de cette maison qui existe toujours, viennent de la côte de la pointe St Gilles. Souvent, le jeudi, avec mon copain Marcel Monfort, je suis allé aider à transporter ces pierres, dans une chaloupe lourdement chargée à ras bord. Tandis que Corentin remontait la rivière à la rame, nous revenions tous deux à pied. Pierre-Marie Le Goff, maçon, a monté la maison.


Il y avait beaucoup d'activité dans ce quartier du port, très commerçant. d'abord le Grand Hôtel, tenu par les époux Boissel, qui recevaient les touristes fortunés, les yachtmen anglais dont nous admirions les bateaux.

De l'autre côté de l'église, à l'emplacement actuel "des Aigrettes", un restaurant appartenant à M. Alavoine, était tenu par une fouesnantaise, l'épouse du facteur Alain Cosquéric


Il y avait encore tout près du port, le restaurant Quinquis,


Le café Jeannès dont le tenancier était aussi propriétaire du bac à rames assurant le passage entre les deux rives de l'Odet


Madame Pouliquen, couturière remariée au douanier Tocquet, tenait un commerce de mercerie à l'enseigne "à la pensée". (tableau réalisé par Lauret Perros transmis aimablement par son petit-fils Michel Hémon)



Dans cette rue, à noter encore "l'hôtel des bains de mer" tenu par les époux Pennec.


Dans la rue de l'église, une autre mercerie-bazar-alimentation "les Galeries de l'Odet" dont la tenancière se remaria avec Louis Tirilly, qui devait par la suite devenir l'un des principaux mareyeurs de Concarneau.

Un peu plus haut, Jean-Marie Guyader et son épouse avaient une boucherie- charcuterie-bistrot et servaient les repas de noces.


Encore plus haut dans la rue, la famille Haas, dont le mari, jardinier à l'occasion, était bedeau et la femme, lavandière et chaisière à l'église. Puis la boulangerie Pétillon (par la suite Corporeau)


et la boucherie-bistrot Guillou : le patron, un bel homme à fortes moustaches, cumulait aussi avec les activités de forgeron.

























































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2 Comments


alain.le.goff
Jan 13, 2023

Je ne me lasse pas de lire vos récits, bien que la Belgique soit loin cela me rapproche de Plomelin ou notre fils est parti vivre, il nous parle souvent de Bénodet et sa plage ou ils vont promener.

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CATHERINE LE GARS
CATHERINE LE GARS
Jan 12, 2023

Enocre un post magnifique Renan... L'hôtel de mon arrière grand mère, la boucherie de ma grande grande tante tante Marie, et tous ces noms que j'ai entendu souvent et le tout illustré ! Merci à toi


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