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L'HISTOIRE SINGULIERE DE LA VILLA "LES HIRONDELLES"

Dernière mise à jour : 4 août 2021

Sur le cadastre de 1840 dit Napoléonien de la commune de Perguet, le terrain correspond à la parcelle A 20 dite « Kernoter tachen an traon » (que l’on pourrait traduire par « le terrain en contre-bas ») qui appartient à la famille Hernio du manoir de Bodinio à Clohars-Fouesnant.

Le 30 décembre 1923, le conseil municipal de Bénodet, sous la présidence de son député-maire Maurice Bouilloux-Lafont, étudie une lettre de Mrs Bernheim frères de Paris qui ont acheté à Mr Nouët du Tailly (héritier de Mr Hernio) la ferme de Kercréven (comprendre Kernoter) qu’ils proposent de morceler en terrains à vendre. Ils sollicitent la participation de la commune pour la viabilité et le creusement d’un puits.

Ces frères Bernheim demeurant 23 rue de l’arcade à Paris, connaissaient déjà le Sud du Finistère pour avoir acquis des terrains en bord de mer à l’Ile Tudy.Ils

avaient en la personne de Mrs Harel et Guichet des représentants sur place au 4 rue Vis à Quimper

Le lotissement de Kercréven, comme on peut le lire sur les deux réclames ci-dessous, s’étend sur 5 hectares et est divisé en 94 lots. Vue unique sur l’Odet est-il précisé (pas pour tous les lots)….


Pour la villa qui nous intéresse, dite "les hirondelles", ce sont des commerçants quimpérois avec pignon sur rue Kéréon, mar plij’,au numéro 54, qui sont à l’origine de sa construction dans le secteur de kercréven donc : la famille Bollé spécialistes en corsets, ceintures etc…


Le commerce de la famille Bollé, rue Kéréon à Quimper

Le terrain est acquis et l’acte passé auprès de maître Le Berre notaire à Quimper à la fin du mois de novembre 1925.

La villa va naître sous les coups de crayon d’un grand, prolifique et éclectique architecte : Charles Chaussepied. Né à Chantenay en 1865, il devient architecte des Monuments historiques (des Bâtiments de France aujourd’hui) et s’installe à Quimper en 1901.Il est connu comme bâtisseur d’églises, certaines modestes comme à Botmeur ou à Rédéné, d’autre plus imposantes comme à Audierne et surtout à Concarneau où il réalise un édifice de style romano-byzantin, lointain descendant de Ste Sophie de Constantinople. En architecture civile on lui doit l’hôtel de ville de Châteaulin mais aussi de nombreuses villas à Beg Meil ou Quimper. On le connaît à Bénodet pour être l’architecte du monument aux morts.


L'architecte dessine donc une petite maison avec rez de chaussée donnant sur l’avenue de Kercréven (ou du panorama comme on disait à l’époque ) et une magnifique vue sur l’Odet et Ste Marine à l’Ouest.



C’est l’entreprise Louis CHALONY de moulin du pont en Pleuven, qui exécutera les travaux durant l’année 1926 et le début 1927.

Deux années plus tard, en 1929, la famille Bollé décide l'agrandissement de la maison en rajoutant un étage. De nouveaux plans sont réalisés cette fois-ci par Mr Kerjean, architecte rue de l’Yser à Quimper. La villa possède désormais 4 chambres à l’étage et a gagné en même temps plusieurs mètres au faîtage.


Jeanne et Ferdinand Bollé dans le jardin de leur villa "les hirondelles" à Bénodet. Photo aimablement transmise par Mme Gisèle Denier Nicolas.

Pour clore la propriété, les Bollé feront construire un mur et une balustrade en béton armé et feront appel à des spécialistes d’origine italienne, déjà bien rodés par l’exécution du gros œuvre sur la villa Ker Madalen du docteur Heitz-Boyer, MM Bossi et Primatesta (Edoardo) qui s’installeront par la suite à Bénodet et fonderont une famille toujours bien représentée sur notre commune.



Edouard Primatesta, né le 11 novembre 1898 à Césara province de Novara en Italie est un des ces maçons comme son associé Bossi qui a activement participé à la construction de la villa "le Minaret" entre 1926 et 1928.

Il épousa le 6 décembre 1927 une jeune femme de Bénodet, Louise Christien. Le charme italien avait opéré...










Pascal Bossi, d'origine italienne comme son associé de l'époque, Edouard Primatesta, construisit son habitation avenue de l'Odet à quelques encablures de la ville "les hirondelles".





Dernière aventure en 1942 avec la réquisition par l’Occupant. C’est probablement la rançon d'une situation exceptionnelle avec la vue dégagée sur l’Odet. De plus la villa n'est pas très éloignée de « l’arsenal » de Kergaït. Mais avant de connaître cette aventure teutonne la famille Bollé n’hésitera pas à demander à Maître Forget (cela ne s’oublie pas) d’établir un état des lieux : « A la requête de Monsieur Ferdinand Bollé, propriétaire, demeurant à Quimper, rue Kéréon, n° 54, je, Albert Forget, huissier-audiencier près les tribunaux de Quimper, rue Valentin, n° 5 certifie m’être transporté ce jour (13 février 1942) à 18 heures, à Bénodet, lotissement de Kercréven, avenue du panorama, sur la propriété de Mr Bollé, requérant, dénommée « les hirondelles », à l’effet de faire l’état des lieux, préalablement à la réquisition de cette propriété et à sa prise de possession par l’armée allemande d’occupation »



















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