Petit préalable géographique indispensable : Ce pont se trouve sur les communes de Clohars-Fouesnant (rive gauche de l'Odet) et Combrit (rive droite).
Historique :
C’est en 1929 que le Conseil Général du Finistère demande la mise à l’étude d’un pont sur l’Odet maritime. En 1933, les Ponts et Chaussées sortaient un premier rapport, analysant trois implantations possibles :
1- à l’aval de la cale du bac. « se heurta à une impossibilité d’implantation des voies d’accès... Elle aurait constitué un véritable barrage de l’estuaire, détruisant irrémédiablement le site. » Heureusement, car c’était la solution retenue par le conseil municipal de Bénodet, qui pour le coup, n’avait pas bonne idée !
2- dans les vire-court, où la rivière à moins de 150 mètres de large. « la proximité de Quimper réduisait assez fortement l’intérêt de l’ouvrage. »
3- au droit de l’anse de Penfoul, entre les pointes du Cosquer et de Kergos, à quelques centaines de mètres en amont de Bénodet.C’est cette dernière solution qui sera retenue... après, encore, 21ans de réflexion, le 27 octobre 1954. Philippe Rivière in » Bulletin communal de Clohars-Fouesnant octobre 2012 »
Photo-montage paru dans le Télégramme du 17 juillet 1949
Le 9 novembre 1956, le Conseil Général du Finistère fixe définitivement l’emplacement du pont entre les communes de CloharsFouesnant et Combrit. L’avant-projet est présenté le 24 novembre 1961. Le 8 décembre 1964, le Conseil Général du Finistère décide la construction du pont dans le cadre dans le cadre d’un programme départemental d’ouvrages d’art. Le 2 novembre 1965 le préfet déclare le pont d’utilité publique.
Il faudra attendre le 31 mai 1969 pour le début des travaux mais 4 mois plus tôt,le 1er février donc, le Général de Gaulle en personne survolera le chantier des voies d’accès et l’emplacement du futur pont.
1er février 1969 : Le Général de Gaulle sur le quai L'Heminier à Bénodet.
"Mais, le fait d’arme le plus remarquable de nos édiles du moment, c’est le front commun qu’ils firent avec ceux de Combrit, avant l’inauguration officielle, contre leurs homologues bénodétois. « Ces derniers, se souvient Jean Rivière, également conseiller à l’époque, s’étaient mis à faire pression au Conseil Général pour que soit donné au pont le nom d’une de leurs célébrités politiques locales ! « Non mais, oh ! Et pourquoi pas « le Pont de Bénodet », tant qu’on y était ?! » Philippe Rivière in » Bulletin communal de Clohars-Fouesnant octobre 2012 »
Caractéristiques de l’ouvrage
L’ouvrage est un pont continu de 610 mètres de longueur. 6 travées de longueur différente dont la centrale de 200m. Sous cette travée centrale se trouve « un gabarit de navigation » dont la hauteur est de 30 mètres au-dessus des plus hautes mers d’équinoxe. Les piles en béton armé sont fondées sur le rocher. deux sont en rivière et 3 en site terrestre.
Cliché Heurtier -Musée de Bretagne Rennes - année 1970 probablement. La pile côté Combrit est achevée. La grue se trouve côté Clohars-Fouesnant.
Les 2 piles "maritimes" du pont sont achevées. Au premier plan celle de Combrit.
Le tablier est constitué par un caisson à âmes pleines en acier A52 S au Niobium
Probablement la mise en place du dernier caisson comme l'atteste la présence d'un jeune sapin, coupé pour la circonstance.
Coupe d'un caisson. On reconnaît bien les trottoirs et les garde-corps.
L'accès est courbe côté Clohars-Fouesnant (et non Bénodet) et rectiligne côté Combrit. La hauteur d'eau minimale dans l'axe du chenal est de 30 mètres.
Le département du Finistère est maître d'ouvrage de ce franchissement au-dessus de l'Odet, conçu par l'architecte Gérard Cailliau
Les entreprises : le marché est attribué à la société SOTRACOMET entreprise pilote, conjointe et solidaire avec la société Fougerolle-Limousin pour le génie civil. Le montage est réalisé par la sté ELM, la peinture assurée par la sté Antirouille et les garde-corps par les établissements Pichon.
Remerciements à Serge Duigou, Philippe Rivière et Armel de Kerros .